L’aporie dans la rencontre entre témoignage et écoute de l’expérience-limite

À l’aide de l’écriture concentrationnaire, on propose de creuser la rencontre entre témoignage et écoute de la césure historique et psychique nommée Shoah. L’effort multidisciplinaire de la pensée que cette césure a engendré montre qu’elle entraine forcement avec soi un reste non symbolisable, au niveau individuel et collectif, voire une connotation aporétique qui est la marque propre de l’expérience-limite, de son témoignage, de son écoute et de leur rencontre. Faire face à cette dimension aporétique constitue un impératif éthique pour l’individu et la communauté, mais aussi une voie de survivance. En considérant la Shoah comme une loupe sur l’humain, sur ses potentialités mortifères et ses capacités de résistance en condition extrêmes, elle devient une source inépuisable et indispensable de Kulturarbeit qui échappe aux risques commémoratifs d’un passé loin et nous aide à mieux comprendre et gérer notre contemporain.