Putain (2001) de Nelly Arcan, oeuvre inaugurale scandaleuse et dérangeante, s’ouvre sur la narration d’un épisode d’enfance concernant une hostie cachée entre les pages d’un livre que le père de l’écrivaine découvre avec réprobation (« C’est un sacrilège m’a-t-il dit », p. 11). Cette réplique ferme et à première vue incompréhensible aux yeux de la jeune fille entraîne une réaction qui est une annonciation d’écriture : « Ce jour-là j’ai compris que je pouvais être du côté des hommes, de ceux qu’il faut dénoncer, j’ai compris qu’il me fallait y rester » (p. 11). La religion, dans la forme de l’interdiction et du péché, influence d’une manière subtile et profonde l’oeuvre autofictionnelle de l’auteure québécoise. Je me propose de montrer, à la suite d’une étude sur l’oeuvre de Nelly Arcan qui se poursuit depuis quelques temps (voir « Francofonia » n° 66) que cette écriture ne se situe qu’apparemment en marge de la morale catholique et que, bien qu’elle soit souvent présenté comme un sacrilège, son rapport à la religion est plus problématique et moins contestateur qu’en apparence. Pour cette étude je m’appuierais sur l’analyse textuelle des romans, accompagnée d’une approche psychanalytique du péché, le reliant aux relations de filiation, et d’une relecture en termes religieux de l’aveu autobiographique.
Nelly Arcan et le chagrin d'une écriture "avouante" / Sperti, Valeria. - (2016), pp. 139-152.
Nelly Arcan et le chagrin d'une écriture "avouante"
SPERTI, VALERIA
2016
Abstract
Putain (2001) de Nelly Arcan, oeuvre inaugurale scandaleuse et dérangeante, s’ouvre sur la narration d’un épisode d’enfance concernant une hostie cachée entre les pages d’un livre que le père de l’écrivaine découvre avec réprobation (« C’est un sacrilège m’a-t-il dit », p. 11). Cette réplique ferme et à première vue incompréhensible aux yeux de la jeune fille entraîne une réaction qui est une annonciation d’écriture : « Ce jour-là j’ai compris que je pouvais être du côté des hommes, de ceux qu’il faut dénoncer, j’ai compris qu’il me fallait y rester » (p. 11). La religion, dans la forme de l’interdiction et du péché, influence d’une manière subtile et profonde l’oeuvre autofictionnelle de l’auteure québécoise. Je me propose de montrer, à la suite d’une étude sur l’oeuvre de Nelly Arcan qui se poursuit depuis quelques temps (voir « Francofonia » n° 66) que cette écriture ne se situe qu’apparemment en marge de la morale catholique et que, bien qu’elle soit souvent présenté comme un sacrilège, son rapport à la religion est plus problématique et moins contestateur qu’en apparence. Pour cette étude je m’appuierais sur l’analyse textuelle des romans, accompagnée d’une approche psychanalytique du péché, le reliant aux relations de filiation, et d’une relecture en termes religieux de l’aveu autobiographique.File | Dimensione | Formato | |
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