Cette étude explore le phénomène de l’intrusion de l’auteur en tant que personnage dans deux romans contemporains : La Carte et le Territoire (2010) de Michel Houellebecq et Le Musée de l’Innocence (2008) d’Orhan Pamuk. Dans les deux œuvres, l’auteur ne se contente pas d’entrer dans le monde fictif, il y joue un rôle central, que ce soit en tant que curateur d’art (Houellebecq) ou en tant que narrateur (Pamuk). L’analyse se concentre sur deux aspects clés : la fonction ‘curatoriale’ du personnage de l’auteur, qui suscite des réflexions sur la relation entre l’art et le marché, et le changement narratif qui transforme la structure des romans, notamment dans la transition de Houellebecq d’un roman d’artiste (Künstlerroman) à une fiction policière. Ces autoreprésentations remettent en question le réalisme traditionnel, brouillant les frontières entre la réalité et la fiction grâce au procédé littéraire de la métalepse. Le roman de Pamuk étend son impact au-delà du texte, culminant dans la réalisation physique du Musée de l’Innocence à Istanbul. L’autoreprésentation de Houellebecq, en revanche, introduit un élément de désorientation narrative, conduisant à une déconstruction macabre et ironique de sa propre image. À travers cette double étude de cas, l’article met en lumière les effets déstabilisants des transgressions métaleptiques, leurs implications pour l’hybridation des genres et leur rôle dans la remise en question de l’authenticité des représentations artistiques et littéraires à l’époque contemporaine.
Consultations d'auteurs. Métalepse, autoportrait, conception de l'art chez Pamuk et Houellebecq / Abignente, Elisabetta. - In: CONTEMPORANEA. - ISSN 1724-6105. - 22(2024), pp. 91-103.
Consultations d'auteurs. Métalepse, autoportrait, conception de l'art chez Pamuk et Houellebecq
elisabetta abignente
2024
Abstract
Cette étude explore le phénomène de l’intrusion de l’auteur en tant que personnage dans deux romans contemporains : La Carte et le Territoire (2010) de Michel Houellebecq et Le Musée de l’Innocence (2008) d’Orhan Pamuk. Dans les deux œuvres, l’auteur ne se contente pas d’entrer dans le monde fictif, il y joue un rôle central, que ce soit en tant que curateur d’art (Houellebecq) ou en tant que narrateur (Pamuk). L’analyse se concentre sur deux aspects clés : la fonction ‘curatoriale’ du personnage de l’auteur, qui suscite des réflexions sur la relation entre l’art et le marché, et le changement narratif qui transforme la structure des romans, notamment dans la transition de Houellebecq d’un roman d’artiste (Künstlerroman) à une fiction policière. Ces autoreprésentations remettent en question le réalisme traditionnel, brouillant les frontières entre la réalité et la fiction grâce au procédé littéraire de la métalepse. Le roman de Pamuk étend son impact au-delà du texte, culminant dans la réalisation physique du Musée de l’Innocence à Istanbul. L’autoreprésentation de Houellebecq, en revanche, introduit un élément de désorientation narrative, conduisant à une déconstruction macabre et ironique de sa propre image. À travers cette double étude de cas, l’article met en lumière les effets déstabilisants des transgressions métaleptiques, leurs implications pour l’hybridation des genres et leur rôle dans la remise en question de l’authenticité des représentations artistiques et littéraires à l’époque contemporaine.File | Dimensione | Formato | |
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